Haine, vodka et nicotine

Sentir la chaleur parcourir mon corps, un peu de vie dans un corps vide. Fumer clopes sur clopes pour me sentir exister. Juste calmer ce flot de haine, qui me fait trembler. Regarder les mégots jonchés autour de moi, cadavres d'une vie. Avoir envie de vomir dès que quelqu'un me touche. Laissez moi seule putain ! Me réfugier derrière mon col roulé, pas un regard, pas un sourire, pas un mot.
J'aimerais me lever partir à la gare, prendre un train pour Noirmoutier, courir à la plage, m'enterrer dans le sable. Écouter la voix rassurante de la mer. Apaisante. Sentir ma haine fuir de mes veines. Je veux tout brûler. Reprendre une gorgée de vodka pour aligner les mots, peut être avec Lui. Présence réconfortante. Juste ses bras autour de moi, son dos nu que je ferais frissonner de mes doigts. Lui ou un autre de toute façon. Un inconnu, qui ne poserait pas de questions. Des yeux vides de toute expression. Juste une tendresse, presque paternelle. Et mon père, ce lâche, tellement maladroit. Ce n’est pas l'envie de bien faire qui manque.
Faire revenir la brûlure à grandes gorgées, étoile scintillante qui me guide jusqu'au précipice. Sentir mon corps pencher, en regardant le Vide [de ma vie]. Et puis. Sourire, écarter grand les bras, un dernier adieu pour ma lune. Se laisser tomber, portée par le vent. Je n'ai même plus peur, je n'ai plus rien de toute façon.
Me poser. Tant bien que mal. Rien ne passe. Je ne ressens plus rien, ma haine m'a abandonné, me laissant vidée, poupée aux yeux crevés. Main perdue cherchant désespérément son autre. Si près du but je la repousse. Je ne suis même pas capable de me laisser aimer.

Bande son : "Le clown est triste", "Juillet" des Tit' Nassels
Envie de : tout sauf être là

Comments

[Bouw P'z]

c'est sur, mais dans tout les cas on souffre. de toute façon on trouvera toujours une bonne raison de se plaindre, ce qui faut c'est voir les choses differament. c'est pas si simple, mais. faut-il repousser l'amour de peur de le perdre ensuite ?

[Bigou]

Cela fait tellement moins mal de parler à l'infinitif, n'est-ce pas ?
Même pas capable, même pas encore. On le devient, mais après, c'est pire. Parce qu'après on ne vit plus sans. On apprend à accepter d'être aimée. Mais quand on ne l'est plus, après, qu'est-ce que ça fait mal, putain, qu'est-ce que ça fait mal...